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De même la vie de Diderot : il a fait beaucoup d’actions gênéreuses ; ce sont des polissons et des enthousiastes, mais est-ce que la générosité pratique a manqué en 89 ?

Pour la forme, il me semble que tu l’acquiers chaque jour davantage. Cela est tout à fait solide et serré. Regarde cependant si, en vertu du principe qui ordonne de grouper par masses, il n’aurait pas mieux valu mettre d’un côté toute la France en bloc et de l’autre toute l’Angleterre en bloc. L’impression est alors plus nette.

Voici un service que je te prie de me rendre. Quel est le nom de l’éditeur de Londres qui fait traduire les livres de M. Guizot ? Quel est le nom du traducteur ? — Il s’agit de faire traduire mon gros livre je n’ai pas le temps en ce moment d’aller en Angleterre ; je n’y ai qu’une relation très légère avec M. Murray ; je serai obligé d’écrire. D’après mon traité avec Hachette, c’est moi seul qui dois me charger de ce soin.

Du reste les choses ont bien marché en France ; l’édition est presque vendue ; il y a eu beaucoup d’articles partout. La Westminster Review a publié une longue analyse avec les conclusions les plus aimables. Le quatrième volume (Les Contemporains) va s’imprimer.

J’ai rapporté quantité de notes d’Italie ; je pense écrire un voyage, demi-descriptif, demi -historique.


A Monsieur Cornélis de Witt.


Paris, juillet 1864.

Mon cher Cornélis,

Je te remercie beaucoup de ton intervention présente et future auprès de M. Reeves. A défaut de traduction, un article sera très utile.

Emile Routmy fera dans la Presse un article sur le livre de M. Guizot[1]. Je pense que tu n’as pas oublié M. Levallois, de l’Opinion nationale.

Je viens d’achever le livre ; tu ne t’étonneras pas, je pense, si je garde l’opinion que j’avais auparavant. Le raisonnement fondamental qui se trouvait déjà dans l’Église et l’État ne me paraît pas suffisant. Dire, comme M. Guizot, que l’homme a été

  1. Méditations sur l’état actuel de la Religion chrétienne.