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le corps français, avec lequel il coopérait, de fait, depuis le matin, des modifications qu’il apportait aux dispositions qui venaient d’être convenues entre les chefs de ces deux contingens. Il pénétra dans la Cité chinoise, par cette porte, un peu après les premières troupes russes du général Linéwitch. Une grande partie du contingent américain, prenant alors l’avance sur ces troupes, arriva, vers cinq heures du soir, sur le terrain des Légations.

Anglais. — Le contingent anglais, resté, le 13 au soir, au bivouac de Tong-Tchéou, se mit en mouvement dans la nuit, dans la direction de Tcha-Houo-Men, « Porte Sud-Est » de la Cité chinoise, par un chemin courant, à un kilomètre environ, parallèlement au Canal Impérial. Il se présenta, vers midi, devant cette porte, qui avait été signalée par le colonel japonais Shiba au ministre d’Angleterre à Pékin, et par ce dernier au général en chef Gaselee, comme devant se trouver sans défense et où il n’éprouva, en effet, aucune résistance. Tout le contingent anglais s’engagea dans la Cité chinoise ; une partie alla occuper le Temple du Ciel comme point d’appui de gauche et futur lieu de cantonnement de ce contingent ; le reste, avec le général en chef Gaselee, se dirigea sur la porte d’égout qui avait été, de même, signalée, par le ministre d’Angleterre à Pékin, — par le moyen des émissaires chinois expédiés pendant le siège, — comme devant lui procurer un accès facile sur le terrain des Légations. À trois heures trente, le général pénétrait sur ce terrain et faisait sa jonction avec les défenseurs des Légations.


II

Rôle particulier du corps expéditionnaire français. — Le 12 août, à six heures du matin, le petit corps français, fidèle au rendez-vous, s’était établi en grande halte à l’entrée du petit faubourg qui précède Tong-Tchéou au sud, prêt à coopérer à l’attaque de cette place au cas où l’ennemi aurait tenté quelque résistance. Mais, dans la nuit, les six cents soldats chinois préposés à sa défense, — peut-être en vue d’éviter à la ville les conséquences d’une prise de vive force, et, selon toute probabilité, en exécution des ordres de la Cour, — s’étaient retirés par la Porte Nord, pendant que les Japonais se présentaient à la porte opposée. Celle-ci était simplement barricadée au moyen de sacs