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Dans les journées des 12 et 13 août, les différentes unités françaises qui avaient été mises en route, de Tien-Tsin et de Yang-Tsoun, aux dates des 9 et 10 août, achevèrent de se concentrer à Tong-Tchéou, où le général Frey disposait, le 13 août au soir, d’environ 450 fusils et de ses trois batteries d’artillerie. Il comptait sur l’arrivée, dans la nuit du 13 août ou dans la journée du lendemain, à Tong-Tchéou : 1° d’un détachement d’environ 300 hommes provenant du renfort de 180 hommes envoyé de Saigon, et d’un complément de soldats valides recrutés encore sur les garnisons de Tien-Tsin et de Yang-Tsoun ; ce qui lui eût permis de marcher sur Pékin avec des effectifs respectables, eu égard aux faibles ressources dont il disposait ; 2° d’une petite colonne, composée de marins allemands, autrichiens et italiens, qui, sur les conseils du général Frey, avait été constituée à la hâte, à Tien-Tsin, après le départ des Alliés, et s’avançait à marches forcées avec le dessein de coopérer à l’attaque de Pékin aux côtés du corps français.

La petite colonne internationale s’était mise en route, le 9 août au soir, de Tien-Tsin, avec la ferme résolution de faire tous ses efforts pour atteindre le résultat désiré. A son passage à Matou, à Chang-Chia-Wan, à Tong-Tchéou, pressentant que le manque de résistance de l’armée chinoise, qui se dérobait ainsi, successivement, devant les Alliés, aurait pour conséquence de hâter l’heure de la chute de la capitale, le général Frey, — qui avait reçu lui-même, en route, du général Linéwitch, par une fraternelle prévenance, une estafette lui confirmant ces prévisions, — fit parvenir avis sur avis au capitaine de vaisseau Pohl, de la marine allemande, commandant cette colonne, pour l’exhorter à presser très vivement sa marche, s’il voulait arriver devant Pékin en temps opportun. Il lui conseillait en outre, — en même temps qu’il en faisait une prescription aux commandans des détachemens français, également attendus, — de brûler l’étape de Tong-Tchéou, de manière à rejoindre sans retard le corps français, au bivouac, sous les murs de Pékin.