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enveloppe d’une façon régulière une région trop chaude pour être mouillée, mais dont la limite supérieure recule progressivement vers le centre, au fur et à mesure du refroidissement spontané du globe.

Sous l’action de cette même cause primordiale et qui se rattache directement à l’origine et au mode de formation de la planète, le noyau interne se contracte peu à peu, et l’épiderme consolidé, forcé pour le suivre de se replier sur lui-même, se segmente en voussoirs qui glissent les uns par rapport aux autres, de façon à produire les accidens de relief de la surface, c’est-à-dire les montagnes.

A chacune de ces dénivellations du dehors, en correspondent nécessairement d’analogues pour la surface de séparation souterraine de la zone humide et de la zone très chaude située plus bas. Dès lors, des roches imprégnées d’eau, recouvertes par glissement, le long des failles, par des roches venant de plus bas, subissent normalement un réchauffement qui détermine entre leurs deux parties constituantes, aqueuse et rocheuse, une association bien connue et qui n’est autre que la lave foisonnante des volcans. Qu’une fissure mette en communication une semblable collection de roches refondues, avec de l’eau incorporée par occlusion dans leur masse, et l’inégalité des pressions interne et externe suffira pour provoquer la sortie de la lave et pour produire, même au moyen d’une très faible proportion relative d’eau, tous les détails de l’éruption.

Or celle-ci, et c’est le point essentiel, a pour triple résultat de décharger d’une partie des produits qui les encombraient les régions internes devenues plus étroites par contraction ; de déverser au dehors de la chaleur et de l’électricité qui entrent en jeu dans des phénomènes variés, et d’amener au jour des roches fort différentes des masses granitiques et des masses stratifiées, auxquelles elles viennent fournir un appoint indispensable de produits vitaux, comme l’acide carbonique, la chaux, la potasse et le phosphore. Et c’est un contraste saisissant que l’étonnante fertilité des régions volcaniques, qui vient si rapidement étaler la végétation la plus luxuriante sur les points récemment ravagés.

Dans cette série d’actions concordantes, une circulation des roches massives vient s’ajouter à la circulation des laves et des poussières volcaniques et contribue, dans une très. large mesure,