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une partie de l’emprunt et participeraient à l’émission, qui fut un succès. Ce syndicat, avec des modifications amenées par le temps, fonctionne toujours ; il compte aujourd’hui, parmi les participans, les grandes banques d’Allemagne, qui n’existaient pas, il y a quarante ans. C’est lui qui sert ordinairement d’intermédiaire aux emprunts de l’Empire et de la Prusse, comme en 1901 et en 1902 ; la commission qu’il reçoit varie aujourd’hui de 60 à 70 pfennigs par cent marks. Hansemann n’a pu mettre à exécution un de ses projets, la création d’une compagnie qui achèterait des propriétés aux Polonais, les morcellerait et les vendrait à des colons allemands ; son petit-fils, avec le concours de S. Bleichröder et de quelques propriétaires allemands des provinces orientales a mieux réussi, il a créé en 1895 la Land-bank. Le gérant de la Diskontogesellschaft fit en 1863 un assez long séjour à Saint-Pétersbourg, il était venu entretenir le ministre des Finances du rachat des chemins de fer russes et de l’achèvement du réseau. Il n’aboutit pas avec M. de Reutern, mais il réussit à conclure avec la Société du chemin de fer de Moscou Rjazan un contrat pour la cession de 5 375 000 thalers d’obligations garanties par l’Etat, qui furent placées en Allemagne ; c’était une affaire intéressante, en ce qu’elle a ouvert le marché allemand aux obligations des chemins de fer russes, qui sont un des placemens favoris du public et qui, par suite des exigences onéreuses des lois fiscales françaises, ne trouvent pas de débouché en France. Cette ouverture du marché de Berlin a eu pour conséquence indirecte de procurer à l’industrie allemande des commandes de matériel, jusqu’au jour où la Russie a été suffisamment bien outillée elle-même pour fabriquer chez elle les rails, les wagons, les locomotives dont elle a besoin. Citons encore la fondation de la première banque hypothécaire par actions en Prusse, en 1864, qui s’est fusionnée en 1870 avec la compagnie centrale de Crédit foncier, la plus considérée et la plus considérable de l’Allemagne, une société immobilière qui a transformé plusieurs quartiers de Berlin.

M. Adolphe de Hansemann, après la mort de son père, en 1864, se donna un cogérant dans la personne de Meyer Goldschmidt, et lorsque celui-ci prit sa retraite en 1869, il trouva des collaborateurs comme J. Miquel, ancien bourgmestre d’Osnabruck, qui a dirigé pendant une dizaine d’années les finances prussiennes avec un éclat tout particulier. M. Adolphe de