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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 27.djvu/274

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LE TRAVAIL
DANS
LA GRANDE INDUSTRIE

LE COTON

S’il est vrai que les industries se localisent en raison des circonstances naturelles, et si, de toutes les circonstances naturelles qui contribuent à les localiser, la plus forte est la production sur place, ou dans le voisinage, de la matière première, il semble tout d’abord que, le coton ne poussant nulle part en France, l’industrie du coton ait pu, presque à égalité de chances, s’y établir n’importe où. Elle occupe pourtant sur la carte trois points nettement déterminés : l’Est, le Nord et l’Ouest ; elle anime et enrichit trois régions en dehors desquelles, — sauf pour quelques sous-industries spéciales, — on ne la retrouve guère plus : les Vosges, la Flandre et la Normandie. C’est que la production de la matière première est bien sans doute la plus puissante des circonstances susceptibles d’agir sur la formation et le développement d’une industrie, mais elle n’est pas la seule, il y en a d’autres ; et, par exemple, étant donnée l’usine contemporaine, mue par la vapeur, il y a aussi la production sur place ou à proximité, aux moindres frais de transport, du combustible, qui en toute industrie est, pour ainsi dire, « la seconde des matières premières. » Et voilà pourquoi la Flandre, en plein bassin