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ajoute : « Mais ils n’argentent guère. » Tant vaut le propriétaire, tant vaut l’institution, observe M. Émile Chevallier, et c’est la sagesse même. Si le propriétaire habite près de la métairie, s’intéresse à son métayer, consent quelques sacrifices, se soucie du progrès social et moral, il peut obtenir d’excellens résultats, comme l’ont prouvé MM. Bignon, Vacher, Balsan, le comte du Authier, etc., qui sont, dans l’empire agricole, de grands serviteurs de la chose publique. La terre de M. Balsan, dans l’Indre, comprenant 572 hectares, avec douze métayers, un excellent régisseur, a donné en dix ans, de 1891 à 1900, un revenu net moyen de 54 fr. 30 ; comme l’hectare de terre vaut 1 250 francs, cela représente un revenu supérieur à 4 pour 400. Chez M. Vacher, le revenu net moyen oscille entre 70 et 80 francs l’hectare ; dans le domaine de Theneuille, grâce aux savans efforts de M. Bignon, le rendement a passé de 22 360 à 38 648 francs. Le comte du Authier a doublé le revenu de ses métairies dans la Creuse.

À Castelnau-Chalosse, M. Constant Dulau, député des Landes, établit ainsi le revenu d’une métairie de quinze hectares, dont dix hectares en culture, le reste en bois et landes.

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Part du propriétaire. Francs.
Froment 17 hectolitres à 15 francs 255
Maïs 40 — 12 — 480
Haricots 12 — 16 — 192
Vin 30 — 25 — 750
Seigle 2 — 13 — 26
Redevances 67
De plus le métayer paie au 1er janvier, sous la rubrique Airial, 100 francs au propriétaire, pour lui tenir compte des bénéfices qu’il n’a pu réaliser sur le cheptel ; il paie aussi 1/8 sur le prix de vente des animaux nés dans la métairie et des porcs gras vendus dans l’année, soit 145
1 915

Il faut déduire de cette somme :

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Francs.
Impôts 60
Frais d’exploitation 100
Engrais chimiques et sulfate de cuivre 150
310
Reste net 1 605