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Page:Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 29.djvu/698

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mue en conseil législatif lorsqu’il est complété par l’adjonction des membres « additionnels » dont le nombre est de quatre au moins et de huit au plus : gouverneurs qui tantôt avec l’assistance du Conseil, tantôt motu proprio, tranchent souverainement toutes les questions ayant un caractère local, Conseils législatifs qui peuvent librement innover, tailler et rogner en matière budgétaire, créer ou supprimer des taxes, des subventions, voter des dépenses, modifier la réglementation locale, etc. ; mais ne doivent jamais s’aventurer dans le domaine réservé au gouvernement général. A l’instar de l’Assemblée vice-royale, qui n’a pas le droit de toucher aux Acts du Parlement métropolitain, les Conseils législatifs de présidences n’ont pas le droit de toucher aux Acts vice-royaux. Ils sont maîtres de tout ce qui n’est pas « impérial, » comme l’autre pouvoir est indépendant à l’égard de tout ce qui n’est pas constitutionnel.

Les gouverneurs de Bombay et de Madras ainsi que les membres de leur Privy Council, sont nommés par décret de Sa Majesté. Ils correspondent directement avec Londres. Ils possèdent donc le maximum d’autorité et d’indépendance compatibles avec le maintien de l’unité ; et cela est singulièrement propre à stimuler leur zèle, à mettre en relief leur valeur personnelle, à exciter chez eux le noble désir de marquer leur passage dans l’Inde par quelque acte digne de la reconnaissance des populations.

Un mot maintenant sur le gouvernement des huit provinces. Elles ont pour chefs des fonctionnaires de carrière nommés, avec approbation de Sa Majesté, par le vice-roi et portant, les uns le titre de « lieutenant-gouverneur, » — comme au Bengale, au Penjab, dans la province de l’Ouest, — les autres celui de Chief-Commissioner, — comme en Birmanie, dans les Provinces centrales, etc., — qualificatifs qui ne correspondent point à une différence dans les attributions, mais seulement à des différences de hiérarchie, de solde et de retraite.

Lieutenans-gouverneurs et Chief-Commissioner n’adressent point de rapports directs à la métropole ; mais s’ils sont liés au gouvernement général par un lien plus étroit que les Présidences, si, au lieu d’être dirigés sur le Colonial Office, leurs papiers administratifs sont envoyés à Calcutta, ne croyez pas qu’ils aient, dans leur circonscription, moins d’initiative que les gouverneurs de Bombay et de Madras dans leurs énormes satrapies.