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s’éclairent. Chateaubriand[1]est, dit-on, chargé de solliciter à Rome une improbation. Celle de l’archevêque de Paris a déjà paru, mais elle a été presque universellement blâmée. Je ne laisserai pas de répondre. Tout cela est d’une grande fatigue, car j’ai bien d’autres occupations, et mes forces s’épuisent tous les jours. Ménagez les vôtres, mon cher ami ; elles sont bien précieuses à l’Église. Hélas ! les paroles si bonnes que le pauvre Pape vous a écrites me rappellent bien douloureusement la perte que nous avons faite[2]. Qui lui donnera-t-on pour successeur ? Quand la nomination sera faite, veuillez me dire ce que vous apprendrez du caractère de l’élu. Que de bien il pourra faire, si Dieu lui donne lumière et force !

L’abbé Gerbet vous offre ses hommages. Il m’a dit que l’article sur l’Eclaireur du Jura paraîtrait dans la livraison de février. Il va profiter de quelques jours de loisir pour examiner les articles de M. V[oullaire]. Il en a même déjà parcouru un qui lui a paru bon[3]. Nul doute que l’auteur ne reçoive un dédommagement pour son travail.

Adieu, mon très cher ami, je suis tout à vous en J. -C. du fond de mon cœur.


A la Chênaie, le 1er avril 1829[4].

Vous avez vu, mon cher et respectable ami, combien votre première lettre avait été retardée. C’est ce qui m’a empêché de vous écrire plus tôt. Je vous réitère mes remerciemens pour les livres que vous avez eu la bonté de placer. Quelques jours après vous avoir écrit, j’ai appris de mon frère que quelques-unes des messes que vous voulez bien faire acquitter, avaient été rétribuées un peu au-dessus du taux ordinaire. La différence est d’environ 9 francs. J’ai cru entrer dans vos intentions en appliquant cette petite somme à une bonne œuvre. L’abbé Gerbet, qui est absent pour quelques jours, a déjà renvoyé à Paris un des

  1. Il était ambassadeur à Rome depuis l’année précédente.
  2. Léon XII était mort le 10 février. Dans sa lettre du 30 janvier, M. Vuarin. écrivait : « Je n’ai que la consolation qui sort de la chaire de saint Pierre. Dans un dernier bref du 16 juin dernier, le Pape me dit encore : « Hortantes autem in Domino ut pergas alacri animo et erecto certare bonum certamen fidei. »
  3. L’abbé Gerbet a joint quelques lignes à la lettre de Lamennais.
  4. Cette lettre est une réponse à une seconde lettre de M. Vuarin, en date du 17 mars, et que nous avons. M. Vuarin n’avait pas encore reçu la précédente lettre de Lamennais : de là des redites sous la plume des deux correspondans.