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article paru à la veille de la première Conférence de La Haye sous le titre de « Philosophie de la paix, » s’est borné à exprimer l’espoir qu’on pourra arriver un jour à supprimer entre les nations la guerre, non la lutte, qui est, dit-il, un élément essentiel de tout progrès. Or, qu’est-ce que la lutte entre les nations sinon la guerre, lorsqu’il s’agit d’intérêts vitaux qui tiennent à l’existence même des peuples, à leur honneur et à leur intégrité même. Et quel intérêt plus élevé peut avoir une nation consciente de sa valeur et de sa mission que celui de travailler à y rendre conforme sa situation dans le monde et le degré d’influence qu’elle est appelée à y exercer ; Si cela n’est pas, l’équilibre nécessaire ne pourra être rétabli que par la guerre, à moins que la diplomatie des pays en cause, pénétrée de ses devoirs réels, ne s’attache à corriger sans secousses l’écart qui se sera produit.

C’est en se bien pénétrant de cette théorie Immuable de l’équilibre politique et des devoirs de la diplomatie que les vrais amis de la paix pourront appliquer leurs efforts à en conserver aux peuples les immenses bienfaits.