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les ministères : Guerre, Agriculture, Commerce, Postes et Télégraphes, Travaux Publics, Instruction Publique, Cultes. De grandes institutions nationales, comme la Chambre, la Légion d’Honneur, la Caisse des Dépôts, l’Archevêché ; plusieurs ambassades et presque tous les établissemens militaires ont là leurs bureaux. Pour le reste, l’espace est occupé par quelques hôtels de vieilles familles et par des maisons d’habitation dont les locataires ressemblent à ceux du sixième arrondissement. Entre les Invalides et l’École-Militaire, des officiers en assez grand nombre donnent à cette petite région une allure spéciale. Peut-être la nouvelle gare d’Orléans et la percée du boulevard Raspail vont-elles faire naître une certaine animation commerciale qui, pour le moment, fait presque totalement défaut, sauf dans la rue du Bac, particulièrement aux environs du Bon-Marché.

Au faubourg Saint-Germain, il y a deux foyers indigens : l’un, en haut de la rue de Sèvres, confondu avec celui que nous avons indiqué dans le sixième ; l’autre, dans les rues de Beaune et de Verneuil, où se trouvent quelques malheureux qui font profession de mendier. Ils parviennent assez facilement à trouver des ressources, grâce à la proximité de riches familles, où quelques-uns ont servi autrefois comme domestiques.

Le Gros-Caillou contient beaucoup de petits logemens. Une notable fraction de la population est peu aisée. La manufacture des Tabacs, les manutentions du Louvre et du Bon-Marché, les équipemens militaires, enfin quelques fabriques d’appareils photographiques et de câbles télégraphiques assurent le travail à nombre d’ouvrières. D’autres femmes s’emploient au ménage. Enfin, quelques-unes travaillent à l’aiguille pour des entrepreneuses, ou bien partent chaque jour à leur travail, dans les ateliers de la rive droite. Les hommes sont garçons de magasin, gardiens de la paix au septième ou au huitième, employés d’administration, surtout aux Postes ; très peu sont ouvriers ou employés de commerce, les loyers étant encore trop élevés pour leurs faibles ressources. Dans le Gros-Caillou, il existe quelques familles nombreuses ; beaucoup réclament l’aide des secours publics. Cependant, nous avons indiqué de nombreuses sources de travail ; bien des ménages, où tout le monde est occupé, ont le nécessaire et même une modeste aisance.


Le huitième passe pour être l’arrondissement le plus riche de