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en dehors, avec des allures plus provocantes. Elles ne sont d’ailleurs pas seules à occuper la place ; il existe une très nombreuse population de gens à gros revenus dont les établissemens commerciaux ou les bureaux sont dans les deux premiers arrondissemens. Ils se trouvent ainsi logés à proximité de leurs affaires. Le quartier de la Chaussée-d’Antin, sauf dans la partie qui comprend les administrations des chemins de fer, est surtout occupé par la finance, les banques, les grands hôtels et la colonie commerçante d’Angleterre. Le faubourg Montmartre est une suite du deuxième arrondissement. Il comprend, comme lui, une active population commerciale. Le bibelot y a son temple et ses ministres, à l’hôtel des Ventes, et c’est là que se sont donné rendez-vous presque toutes les rédactions de journaux qui n’ont pas pu trouver à se loger dans la rue Montmartre. Le quartier Rochechouart donne asile à quelques commissionnaires dont le nombre va grossir dans le dixième. Enfin le quartier Saint-Georges offre aux artistes, et notamment aux peintres, un grand nombre d’ateliers. Ils y viennent en foule, escaladant les premières pentes de la butte Montmartre ; et les modèles qui n’ont pas trouvé d’engagement aux environs du Luxembourg, se présentent ici chaque matin, au choix des artistes.

La population à secourir n’est pas considérable ; elle comprend à peine 2 500 personnes sur 125 000 habitans. Plus des trois quarts habitent le quartier Rochechouart et le haut du quartier Saint-Georges. C’est ainsi que 900 indigens, parmi les 1 150 qui forment le total des inscrits du bureau de bienfaisance, habitent cette région. La rue et le passage Rodier, la cité Fénelon, l’impasse Briare, les rues Rochechouart et Bellefonds, et dans le quartier Saint-Georges, les rues Bréda, Clauzel et Frochot renferment quelques grandes maisons où trouvent asile d’anciennes femmes de ménage, et, pour les hommes, des garçons d’hôtel ou de café, sans emploi. Il semble que la très grande majorité de ceux qui demandent des secours appartiennent au monde des domestiques.


Le onzième arrondissement a des points de ressemblance avec le troisième. C’est le même assemblage de rues étroites, la même densité de population, la même activité. Seulement, le territoire est deux fois plus grand ; au lieu de joujoux, on produit