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leur maison à elles, et on les forme pour cela. Aussi elles y apprennent, en vertu de cet axiome que les bons maîtres font les bons serviteurs, à diriger des domestiques et à organiser leur ouvrage, puis la comptabilité ménagère, l’entretien des appartemens et des meubles, et aussi à recevoir. Mais, dans un autre cours, on n’apprend au contraire qu’un peu de cuisine populaire, le raccommodage, la coupe des vêtemens simples, le repassage, le lessivage, le nettoyage, tout ce dont une femme du peuple enfin a la charge. Pour le repassage, les élèves s’exercent d’abord sur du vieux linge, puis sur du linge qui leur appartient, et, commençant par repasser le linge plat, elles arrivent progressivement à l’usage de l’empois. Quant aux cours de coupe, ils sont faits, pour le corsage et pour les robes, par une couturière, de la façon la plus pratique, et pour les layettes et les vêtemens d’enfans, par une coupeuse spéciale. Il y a encore un tapissier qui enseigne à faire pour les meubles des housses — travail, paraît-il, fort difficile, — à draper un rideau, à poser une tenture, à réparer sommairement les meubles, à recouvrir une chaise ; une modiste qui enseigne à faire des chapeaux ; une brodeuse qui enseigne tous les genres de broderie ; une maîtresse qui enseigne le crochet et le tricot.

Le rez-de-chaussée de la rue Vaneau se termine par une chambre un peu plus grande que les autres. Aux murs sont accrochées des planches anatomiques, un lit de pansement s’allonge dans un coin, et en face de ce lit un mannequin articulé fléchit sur les jambes. C’est là que sont donnés les autres cours et les conférences. Le docteur Gibert y par la une année de l’hygiène générale et des soins de l’enfance ; l’année suivante, le docteur Gascheau, en plusieurs leçons d’hygiène et de médecine pratique, expliqua la structure et le fonctionnement du corps humain, le diagnostic et la marche des principales maladies et la manière de les traiter. Il réserva aussi aux jeunes femmes un cours sur l’allaitement, les maladies et l’hygiène des nouveau-nés, cours qu’une religieuse parachevait en apprenant à habiller un bébé, à le baigner, à le soigner. Chaque semaine un membre diplômé de la Croix-Rouge montre aux élèves à tendre les différens bandages, leur inculque les principes de l’antisepsie, leur enseigne à secourir un blessé, à aider un chirurgien. À ces cours s’ajoutent des conférences : conférences sur les guerres, les traités, les grands phénomènes commerciaux, les événemens de