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LE CAHIER ROUGE
DE
BENJAMIN CONSTANT[1]

MA VIE (1767-1787)

Lorsqu’il y a quelques mois, Ferdinand Brunetière encourageait Mme la baronne Constant de Rebecque à faire connaître ce fragment inédit de l’autobiographie de Benjamin Constant, et, pour triompher de ses hésitations, vaincre ses derniers scrupules à ce sujet, lui proposait de le présenter lui-même au public, il lui écrivait : « Je vous ferai dix lignes d’introduction. Cela suffira. Benjamin Constant se passe de réclame. » La publication ayant dû être retardée, la promesse n’a pu, hélas ! être tenue. Mais après avoir reçu communication de la lettre qu’il adressait, le 30 juin, à Mme la baronne Constant de Rebecque, nous avons pensé que cette lettre était préférable à toute autre préface pour présenter à nos lecteurs le Cahier rouge. Cette confession de Benjamin Constant relative à ses premières années de jeunesse pourrait sans doute à elle seule suffire pour expliquer la vie et faire comprendre le caractère de l’auteur d’Adolphe.

Voici cette lettre qui restera en quelque sorte un suprême hommage à celui, à qui doit revenir l’honneur de cette publication.

  1. Le Cahier rouge de Benjamin Constant provient de la succession de son cousin germain, M. Auguste Constant de Rebecque d’Hermenches, et appartient actuellement à l’arrière-petit-fils de ce dernier, Marc-Rodolphe Constant de Rebecque.
    Seul M. Philippe Godet a eu connaissance du manuscrit avec l’autorisation de la famille de Constant et en a fait quelques extraits pour son ouvrage : Mme de Charrière et ses amis, paru en 1906, et couronné par l’Académie française.