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britannique dans toutes ses relations politiques avec lui. Il reconnaît le traité anglo-afghan de 1905 et s’interdit d’envoyer les agens dans le pays ou d’intervenir dans son administration. Seules, des questions locales intéressant le voisinage de la Russie et de l’Afghanistan pourront être réglées par des fonctionnaires des deux pays. Le principe de l’égalité commerciale est proclamé. La Russie et l’Angleterre s’entendront pour envoyer, si elles le jugent nécessaire, des agens commerciaux en territoire afghan.

Pour ce qui est du Thibet, l’Angleterre et la Russie reconnaissent sur lui les droits suzerains de la Chine ; elles s’engagent à respecter son intégrité territoriale, à s’abstenir de toute ingérence dans son administration intérieure, et à ne traiter avec lui que par l’entremise du gouvernement chinois. Toutefois, il ne pourra être mis obstacle aux relations directes des agens commerciaux anglais avec les autorités thibétaines prévues par la convention Younghusband de 1904 et par la convention anglo-chinoise de 1906. Les sujets bouddhistes anglais et russes pourront entretenir des relations religieuses avec les chefs bouddhistes du Thibet ; mais les gouvernemens anglais et russes ne toléreront pas que ces relations puissent créer des antagonismes. Ils n’enverront ni l’un ni l’autre de représentans à Lhassa, et ne chercheront à obtenir, soit pour leur propre compte, soit pour celui de leurs sujets, aucune concession de chemins de fer, routes, télégraphes et mines, ou d’autres droits au Thibet. Ils veilleront enfin à ce qu’aucune partie des revenus du pays ne puisse être engagée tant à la Grande-Bretagne et à la Russie qu’à leurs sujets.

Enfin, pour le golfe Persique, il est spécifié, dans la lettre de sir Edward Grey à sir Arthur Nicholson annexée à la convention, que le gouvernement russe, au cours des négociations qui ont préparé et amené la conclusion de cet arrangement, a déclaré explicitement qu’il ne niait pas les intérêts spéciaux de la Grande-Bretagne dans le golfe Persique. Le gouvernement britannique a formellement pris note de cette déclaration, estimant qu’il est désirable de confirmer à nouveau, d’une façon générale, les déclarations antérieures relatives aux intérêts britanniques dans le golfe Persique et d’affirmer une fois de plus l’importance qu’il y a à maintenir ces intérêts, qui sont le résultat de l’action britannique dans ces eaux depuis plus de cent ans.