Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 42.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Les Chambres sont rentrées en session le 22 octobre et n’ont pas fait jusqu’ici grande besogne. Ce n’est qu’au début du mois prochain qu’on pourra commencer, au Palais-Bourbon, la discussion du budget et il faut souhaiter qu’une fois entamée, elle se poursuive sans discontinuer jusqu’au 31 décembre. Le gouvernement a exprimé, lui aussi, le désir qu’il en fût ainsi, et à une voix qui s’est élevée pour demander quand viendrait l’impôt sur le revenu, M. Clemenceau a répondu que ce pourrait bien être en janvier. Nous attendons sans impatience. La Chambre disposait donc de quelques jours : elle a décidé, pour déblayer le terrain, de les consacrer aux interpellations.

L’une d’elles avait pour objet notre situation militaire dont l’opinion commence à se préoccuper. L’article publié ici même, il y a quinze jours, par le général Langlois a causé une émotion profonde. En même temps a paru un livre d’un député, M. Charles Humbert, ancien capitaine, qui contenait un certain nombre de révélations alarmantes. On nous permettra de ne pas faire d’autre rapprochement, et surtout de n’établir aucune comparaison entre le général Langlois et le capitaine Humbert : le second ne saurait avoir l’autorité du premier. Mais ces deux manifestations, se produisant à la fois, ont fait naître dans le pays une inquiétude que le gouvernement et la Chambre avaient à cœur de dissiper au plus vite. Leur fonction n’est-elle pas de rassurer ? C’est ainsi du moins qu’ils la comprennent, fidèles en cela aux traditions d’autres régimes dont l’optimisme de commande n’a malheureusement pas été toujours justifié par les événemens. Le gouvernement est satisfait d’être le gouvernement ; la majorité est satisfaite d’être la majorité : il faut donc que tout soit pour le mieux. M. le ministre de la Guerre, reproduisant un cliché devenu