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Il nous a fait du plaisir (sic) de voir l’Impératrice et d’entendre, depuis, que son voyage en Angleterre lui a fait tant de bien.

Agréez l’assurance de la parfaite amitié avec laquelle je suis, Sire et mon Frère, de Votre Majesté Impériale, la bonne Sœur.


La reine Victoria au roi des Belges.


Buckingham Palace, 12 février 1861.

Mon très cher oncle,

Mille et mille remerciemens pour votre chère lettre…

Dimanche nous avons célébré, avec des sentimens de profonde gratitude et d’amour, le vingt et unième anniversaire de notre mariage béni, jour qui nous a apporté, ainsi qu’au monde entier, je puis le dire, tant d’incalculables bénédictions ! Très peu de femmes peuvent dire comme moi, que leur mari, après vingt et une années, est non seulement plein de celle amitié, de cette bonté et de celle allée lion, qu’un mariage vraiment heureux apporte avec lui, mais encore qu’il a le même tendre amour des premiers jours du mariage !

Il nous manquait ma chère maman et trois de nos enfans, mais six étaient autour de nous, et le soir nous avions réuni ceux des gens de notre Maison qui vivent encore et étaient déjà avec nous il y a vingt et un ans !…

J’espère que ces lignes vous trouveront en bonne santé. Croyez-moi votre toujours dévouée nièce.


La reine Victoria au roi des Belges.


Frogmore, 16 mars 1861.

Mon très cher et bien-aimé oncle,

C’est le cœur brisé que votre pauvre enfant vous écrit une ligne d’amour et de dévouement en ce jour le plus affreux de ma vie ! Elle est partie[1]. Cette mère précieuse, et si tendrement aimée, dont jamais je n’ai été séparée que pendant peu de mois, — sans laquelle je ne puis concevoir la vie, — nous a été enlevée ! C’est trop affreux ! Mais du moins elle connaît la paix,

  1. La duchesse de Kent mourut le 16 mars.