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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 43.djvu/215

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L’ESTHÉTIQUE
DE
JEAN-SÉBASTIEN BACH


L’esthétique de Jean-Sébastien Bach, par M. André Pirro ; 1 vol., Paris, librairie Fischbacher, 1907.


Ce livre excellent, ce beau livre, est une thèse pour le doctorat ès lettres. A plusieurs égards, il convient de s’en féliciter. Elle fait d’abord, cette thèse, infiniment d’honneur à celui qui la soutenue. Elle en fait aussi à ceux qui l’ont accueillie et approuvée. Elle honore enfin la musique elle-même. En ces dernières années, la Faculté des lettres a reconnu que la musique n’est point indigne de son attention, de son enseignement et de son examen, voire de son examen supérieur ; qu’elle mérite, humaine entre toutes les disciplines de l’intelligence et de l’âme, une place dans le groupe des « humanités, » Désormais il paraît admis en Sorbonne que la valeur d’un Bach ou d’un Mozart n’est pas inférieure à celle d’un Quinte-Curce ou d’un Aulu-Gelle. Encore une fois, il en est ainsi depuis peu ; mais « il est vraiment digne et juste, il est équitable et salutaire » qu’il en soit ainsi.

En faisant choix de cette matière, et de ce titre : L’esthétique de Jean-Sébastien Bach, l’auteur a pris le mot dans son acception et traité le sujet selon sa nature originaire, essentielle, et souvent oubliée. Esthétique, cela veut dire sentiment et, tout du long de son ouvrage, M. Pirro n’a pas voulu dire autre chose. Il s’est proposé d’étudier beaucoup moins la technique ou