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LA MÉDECINE, LES MÉDECINS
ET
LES FACULTÉS DE MÉDECINE

De tout temps les médecins ont été l’objet des sarcasmes et des critiques. Molière n’a fait que reprendre une ancienne et banale tradition. De nos jours on n’innove donc pas en affirmant que la médecine n’est rien, que les médecins sont des ignorans ou des farceurs, et qu’il faut résolument s’opposer à la tyrannie de la Faculté. Plus récemment les plaisanteries et les injures ont redoublé. Et certes elles sont, dans une certaine mesure, légitimes. Pourquoi, en un temps de critique universelle et de libre examen, une profession, — seule entre toutes, — échapperait-elle à la sévérité des littérateurs et des journalistes ?

Mais, si l’attaque est légitime, la défense l’est aussi. Il sera donc permis, à un des professeurs de cette Faculté de médecine de Paris tant attaquée, de demander pour elle justice après enquête. Ce professeur, qui enseigne la physiologie, n’est pas médecin, dans le sens strict du mot ; mais il est cependant assez proche de la profession médicale, par lui et les siens, pour avoir quelque droit à prendre devant l’opinion publique la défense d’une science si utile à la vie des hommes, d’une profession où se rencontrent tant de dévouemens, de talens et de vertus, et d’une Faculté dont le renom est glorieux.