Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 48.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

droite (Sud), mais il n’a pas fait cette aile assez forte pour cela, sans compter que la division coloniale, disposée plutôt vers la gauche de la seconde ligne, n’a été amenée à s’engager qu’au moment où l’action prenait fin.

Le commandant du parti rouge n’a pas jugé bon de diviser son armée en deux, dans le dessein de manœuvrer l’ennemi, tout en le combattant de front, et comme les deux chefs opposés voulaient agir offensivement, la rencontre ne pouvait être et n’a été qu’une bataille parallèle… l’enfance de l’art.

La manœuvre du 15 septembre, ou bataille de Valençay, a donné lieu de notre part aux observations, notées le soir même, que nous allons reproduire :

Les troupes des deux partis ayant occupé, vers six heures du matin, les emplacemens fixés, la veille au soir, par leurs chefs respectifs, la 9e division bleue, mise en mouvement, un peu après six heures et demie, sur Veuil et Vicq, fut très gênée dans sa progression par les feux d’artillerie d’une brigade mixte du 8e corps, partant des hauteurs à l’Ouest de la forêt de Gâtine.

La 17e division rouge, accompagnée de l’artillerie de corps du 9e, ne tarda pas à se porter, de Veuil et de Vicq, à la rencontre de la 9e division bleue, aidée, en cela, par une brigade de la 16e division rouge, l’artillerie de corps du 8e et, plus tard, par une brigade de la réserve générale (15e division).

Devant une telle supériorité de moyens, la 9e division bleue commença de reculer en combattant et, vers neuf heures, elle était parvenue à hauteur de la ferme de Malakoff lorsque la 8e division bleue, pivotant autour de la Pagotterie pour agir vers le Nord-Est comme le prescrivait l’ordre de l’armée B, vint donner dans le flanc gauche (Sud) de la 17e division rouge qu’elle contraignit à s’arrêter puis à battre en retraite.

Un peu après dix heures, les 9e et 8e divisions bleues étaient occupées à remettre de Tordre dans leurs unités très mélangées à la suite de l’attaque qu’elles venaient d’exécuter, sur le plateau de Malakoff, contre la 17e division rouge renforcée, lorsque déboucha, sur ledit plateau, la division de cuirassiers rouges venant des abords de Veuil, par le vallon qui monte vers les Garniers.

Le cheminement d’approche fut bien choisi, le déploiement rapide, la charge très impressionnante, mais les lignes d’infanterie et les groupes d’artillerie des Bleus dirigèrent, à courte distance, des feux violens contre les cuirassiers, dont bien peu,