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endiablé, et ce en dépit du sac, on avait peine à croire qu’ils fussent sur pied depuis deux heures du matin et soumis, de longue date, à des épreuves très dures.

La 10e division rouge dut reculer, mais peu, attendu que la 17e division rouge, en se portant des abords de la Mercerie sur Ecueillé, ne tarda pas à déborder l’aile droite (Sud) de la 8e division, laquelle fut ainsi contrainte à la retraite.

D’autre part, la 18e division rouge, partie à six heures, de la Desemerie, ne rencontrait aucune résistance et avançait rapidement sur Ecueillé.

La 8e division bleue eut beaucoup de peine à effectuer sa retraite, et l’on peut même croire que, si c’eût été pour de bon, elle aurait été enveloppée et prise avant d’avoir pu atteindre Nouans.

Les autres divisions du parti bleu effectuèrent leur marche rétrograde d’une façon très médiocre, le jeu des replis successifs étant mal faits par suite du défaut d’initiative des subordonnés, conséquence des instructions étroites données, la veille, par le chef de parti.

Du côté des Rouges, le 8e corps n’eut qu’à pousser devant lui les trois divisions bleues opposées, au fur et à mesure qu’elles cédaient du terrain, pendant que le 9e corps débordait et enveloppait la 8e division bleue. Ce corps d’armée se serait même emparé de Nouans, point de rendez-vous de trois divisions bleues, si la manœuvre eût été continuée jusqu’à deux heures de l’après-midi.

Les combats en retraite livrés ce jour-là donnèrent l’occasion à quelques unités appartenant, soit à l’assaillant, soit au défenseur, de faire preuve d’une grande capacité manœuvrière.

C’est ainsi, par exemple, que vers dix heures du matin, sur le plateau Sud-Ouest de Luçay-le-Mâle, le 90e d’infanterie rouge (17e division, 33e brigade) fit contre le 82e bleu (9e division, 17e brigade) une attaque très réussie, laquelle fut à son tour mise en échec par le 4e bleu (9e division, 17e brigade), agissant en contre-attaque, le tout, avec la participation de quelques batteries et de fractions cavalières.

Le 17 septembre comme le 15, la cavalerie, de part et d’autre, a opéré activement par escadron ou par régiment, afin de venir en aide à son infanterie, mais les brigades et divisions de cavalerie n’ont, pour ainsi dire, rien fait.

À l’issue de la manœuvre, les régimens d’infanterie en