Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 48.djvu/528

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette onomatopée condense toutes les vieilles haines germaniques contre la race slave.

C’est moins par le nombre que par la qualité de ses adhérens que cette association se fait entendre dans les conseils du gouvernement. Elle se recrute surtout parmi les fonctionnaires, dans le monde des universités et dans la petite bourgeoisie. Au 1er juillet 1907, elle comptait 45 500 membres, répartis en 429 groupes locaux ; 131 villes, 108 sociétés diverses, 10 comités de cercle, 1 chambre de commerce s’y sont affiliés[1]. Chaque membre paie une cotisation de 3 marks ; la somme de 4 marks donne droit à l’organe officiel des « hakalistes, » l’Ostmark, revue mensuelle, sur la couverture de laquelle la silhouette de Bismarck domine la ville de Posen.

Le rôle de l’Association des marches de l’Est est considérable : elle a de l’argent et des idées simples. Au 1er décembre 1906, elle possédait un capital de 316 090 marks, provenant de cotisations et de nombreuses fondations. Son activité est double, à la fois théorique et pratique. Elle entreprend des campagnes de conférences. Ses orateurs ambulans (Wanderredner) font connaître et craindre « le danger polonais. » Ils assurent que « l’Allemand des marches de l’Est monte la garde, pour la patrie tout entière, sur la Warthe et la Vistule, et que cette garde est plus importante aujourd’hui que celle du Rhin[2]. »

Elle installe des artisans, place des apprentis, aide des médecins et des avocats à s’établir.

Les délégués des groupes locaux se réunissent tous les ans en assemblée générale. C’est au congrès de Bromberg, tenu en août 1907, que l’Ostmarkenverein demanda au gouvernement de proposer au Landtag, dans sa prochaine session, un projet de loi qui conférât le droit d’expropriation à la Commission de colonisation dans les provinces de Posnanie et de Prusse occidentale, et qui donnât à l’Etat le droit d’opposition à la vente d’une propriété rurale dans ces mêmes provinces, et dans les districts de Francfort-sur-l’Oder, Stettin et Köslin. « La pensée

  1. Jahrbuch des deulschen Ostmarkenvereins, 1908. — Sur les 11 167 affiliés de la province de Posnanie, il y a 4 446 fonctionnaires, 1 053 instituteurs, 219 grands propriétaires, 2 548 petits propriétaires, 2 473 commerçans, 129 médecins et avocats, 299 représentans des autres professions. La proportion des fonctionnaires est de 49 pour 100.
  2. Die Ostmark, septembre 1907.