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REVUES ÉTRANGÈRES

A PROPOS D’UN NOUVEAU LIVRE
SUR GENTILE DE FABRIANO


Gentile da Fabriano, par M, Arduino Colasanti, 1 vol. in-8, illustré, Bergame, 1909[1].


L’ancienne et illustre famille florentine des Strozzi, — celle-là même dont Musset nous a offert une image inoubliable dans son Lorenzaccio, — avait pour chef, aux environs de l’année 1420, un citoyen non moins éminent par les qualités de son esprit que par ses vertus, et zélé entre tous pour la gloire et l’éclat de sa ville natale. Tout jeune, naguère, dans les premières années du siècle nouveau, il avait mis de grosses sommes à la disposition de la Seigneurie afin que l’on fit venir à Florence le savant helléniste Emmanuel Crisolora ; et c’est grâce à lui qu’avait été fondée cette chaire de langue grecque dont on sait l’action décisive sur le développement de la pensée et des lettres italiennes du Quattrocento. Mais les progrès de l’art, en tout temps, lui avaient tenu au cœur plus profondément encore que ceux de la science. Nombreux étaient les architectes, peintres, et sculpteurs qu’il avait favorisés de sa protection, les employant à construire ou à orner ses maisons de la ville et de la campagne. Et j’imagine

  1. Dans ce très intéressant petit livre, que je regrette de ne pouvoir pas louer plus longuement, M. Colasanti a réuni sous nos yeux des reproductions de l’œuvre tout entière de Gentile. ainsi que d’une foule d’autres peintures peu connues de l’école ombrienne, en y joignant une consciencieuse analyse de tous les documens écrits qui peuvent nous aider à la connaissance de la personne et de l’art du vieux maître.