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LA PUISSANCE MARITIME EN MARCHE

Au moment où l’opinion publique a été émue, à juste titre, par une suite trop nombreuse d’accidens douloureux survenus dans notre marine de guerre ; où l’on prépare une réorganisation complète de notre établissement naval ; où le désir de ne pas accroître outre mesure les charges du pays a déjà fait envisager par les Commissions du Budget la possibilité de la suppression ou de l’amoindrissement de deux de nos ports de guerre de l’Atlantique, Rochefort et Lorient, il importe de poser nettement le problème naval.

Nous le poserons d’une façon aussi large que peuvent le faire certains jeunes officiers de marine qui discutent, paraît-il, de l’opportunité, pour la France, de posséder une marine de guerre. On peut être étonné des idées de ces jeunes officiers ; il ne faut pas les dédaigner.

En démontrant pourquoi la France doit posséder une marine de guerre, nous aurons beaucoup gagné, car nous aurons établi par-là même à quoi la marine doit servir et il deviendra aisé de savoir comment s’y prendre pour que les sacrifices consentis par le pays, tant en hommes qu’en argent, donnent toute l’efficacité que l’on est en droit d’en attendre.

Sans nous embarrasser de considérations théoriques plus ou moins discutables, commençons par l’examen de ce qui se produit chez les autres nations, au point de vue spécial qui nous occupe.