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bureaux de la lieutenance générale, les « contrebandiers nouvellistes. » On les appelait aussi les « faux nouvellistes. » Ceux-ci prirent-ils trop d’importance, firent-ils éclater quelque gros scandale, ou, plutôt, devant les difficultés que multipliait la guerre de la succession d’Autriche, le gouvernement jugea-t-il nécessaire de tarir toute source d’information pour les étrangers ? — toujours est-il qu’on revient en 1745 aux mesures de rigueur. Le Parlement, « qui a la grande police, » note Barbier, rentre en scène. L’avocat général Omer Joly de Fleury prononce un violent réquisitoire. On met la main sur quelques feuillistes « autrichiens » et dont les « papiers » sont effectivement de nature à soulever l’indignation. Une ordonnance remet en vigueur les dures pénalités du XVIIe siècle : origine d’un long procès qui, à cette époque, engloba toute une légion de nouvellistes à la main. Les nombreuses pièces réunies par l’instruction vont nous permettre de pénétrer plus avant dans la vie professionnelle de ces ancêtres de la presse moderne et surtout de mettre en lumière un de ces « contrebandiers-nouvellistes, » figure originale , un gazetier misérable , mais qui a porté , on serait tenté de dire jusqu’au génie, le sens de sa profession ; Jean Cabaud de Rambaud.


FUNCK-BRENTANO et PAUL d’ESTRÉE.