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préliminaires, je croyais inutile d’approfondir beaucoup ce point ; que l’empereur Napoléon semblait tenir beaucoup à la Confédération italienne, mais qu’il n’avait pas eu le temps de développer ses idées et de me donner ses instructions de détail à ce sujet, dont l’application rentrait évidemment dans ce qu’auraient à faire les plénipotentiaires et était en dehors de ma mission ; que personnellement, vu mon manque d’instructions sur ce point, je prévoyais en effet de graves difficultés dans son application, mais que je pensais que nous pourrions rédiger les préliminaires de façon que la Confédération ne fût pas un obstacle insurmontable pour la paix, si plus tard son organisation était reconnue impossible.

Sur le second paragraphe : « cette confédération sera sous la présidence honoraire du Saint-Père, » l’empereur d’Autriche insista beaucoup pour faire enlever le mot honoraire, à la présidence du Pape, disant qu’il ne comprenait pas bien la différence que je faisais entre une présidence honoraire et une présidence réelle, que ce serait une source de difficultés, qu’il tenait à les épargner autant que possible aux plénipotentiaires, « parce que, ajouta-t-il en riant, vous savez que les diplomates ne sont pas toujours faits pour arranger les affaires. »

Je répondis que c’était pour être tout à fait franc que le mot « présidence honoraire » avait été mis, parce qu’il n’entrait pas dans l’idée de l’empereur Napoléon de faire du Pape le président réel, qu’il voulait seulement donner au Saint-Père une preuve de déférence pour sa haute position, mais qu’il me semblait que la première place appartenait toujours, dans une confédération, au plus puissant, que l’exemple de la Confédération allemande le prouvait suffisamment.

J’insistai donc pour laisser la rédaction telle qu’elle était, prévoyant que nous ne pourrions pas céder sur la suppression du mot honoraire.

Sur le troisième paragraphe : « l’empereur d’Autriche cède ses droits sur la Lombardie à l’Empereur des Français, qui, selon le vœu des populations, les remet au roi de Sardaigne, » l’empereur d’Autriche nie demande ce que signifient les mots selon le vœu des populations ?

Je lui réponds que le principe de notre droit public en France, et j’ose dire du droit moderne, est que les peuples acceptent leurs gouvernemens et que le principe de la