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vingt-cinq ans, qui payent plus de cinq mille francs dans la province où ils ont leur domicile légal, ou dix mille s’ils n’y sont que résidens ; en outre, les hommes qui pourront justifier d’études secondaires, et ceux qui, âgés de plus de trente ans, auront rendu des services à la chose publique ; enfin les professeurs reconnus et les lettrés diplômés.

La loi électorale prévoit encore des conditions d’incapacité et d’indignité comme il en existe partout où le peuple est représenté. Ainsi les condamnés, les faillis non réhabilités, les gens atteints de maladies mentales et aussi les illettrés et les fumeurs d’opium ne peuvent être ni électeurs ni éligibles. Il en est de même des soldats, des fonctionnaires et des ministres des différens cultes.

Pour être élu représentant au conseil provincial, il n’y a aucune autre condition que le domicile légal ou la résidence dans la province depuis plus de dix ans, les candidats devant avoir plus de trente ans. Les conseillers, une fois nommés, élisent à leur tour des représentans pris parmi eux, qui commenceront dès maintenant à constituer, en se réunissant à des magistrats déjà spécialement désignés par le prince régent, un Sénat provisoire qui sera remplacé, au bout de huit ans, par une Chambre haute définitive. D’ici là, l’emploi des huit années a été réglé d’une manière précise. La première année, des assemblées provinciales et le gouvernement local de chaque province doivent être créés ou réformés. Dans la seconde, un recensement doit être fait, des budgets provinciaux établis, un nouveau Code criminel promulgué. La troisième année, des cours de justice réformées seront établies. Le programme est fixé de la sorte jusqu’à la neuvième année, qui doit voir la réunion de la haute et de la basse Chambre du Parlement et la désignation d’un premier ministre. Le pouvoir absolu du souverain est réservé. Ce dernier continuera à diriger les Affaires étrangères sans en rendre compte au Parlement. Les affaires militaires seront également soustraites aux corps élus.


IV

Le gouvernement n’a pas été seul à comprendre que, pour participer à la vie moderne des nations de l’Occident, la Chine devait faire subir à son organisation politique les modifications