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que mande M. Mortier, je crois qu’elle ne surgira nulle part. Je crois que l’air de Munich souffle de la guerre dans les yeux, mais les miens ne voyent rien de positif dans les points desquels M. Mortier tire ses inductions. — L. P.


Ce mercredi 28 septembre 1831.

La lecture des deux projets de Traité m’a fait faire diverses observations. Il est clair que chacun demande beaucoup pour avoir moins. Je ne parle pas de la demande belge d’avoir Venloo, mais de deux autres de leurs propositions, l’un d’admettre garnison étrangère dans Mastricht en le possédant, l’autre de posséder tout le Luxembourg même la forteresse en y admettant garnison germanique. Tout cela ne vaut rien.

Quant à la Hollande, outre tout ce que nous avons dit, il est remarquable qu’elle réclame des indemnités pour deux objets, l’un sur lequel l’équité paraît de son côté, mais qui regarde l’Angleterre, et qui sont les colonies cédées par la Hollande à l’Angleterre en considération de la réunion de la Belgique à la Hollande.

L’autre qui est que la Hollande prétend que la Belgique lui doit indemnité pour les cantons cédés par la France. Il est clair alors que l’indemnité la moins onéreuse à la Belgique serait de nous les rendre en nous chargeant peut-être d’une légère indemnité pécuniaire au Roi de Hollande.

Je vous recommande de ne pas perdre cela de vue, et il n’est peut-être pas impossible que ce biais ne donne le moyen d’entamer l’affaire et de la rendre productive à la France, Philippeville et Marienbourg y sera toujours d’un grand effet, malgré leur peu d’importance.

Nous en reparlerons. — L. P.


Ce mercredi soir, 11 octobre 1831.

Croyés moi, nous avons besoin de retourner souvent dans nos têtes et d’examiner ensemble le grand changement, le changement immense que la terminaison de l’affaire belge, la consolidation de la paix générale et le désarmement vont produire en Europe. C’est une ère nouvelle qui commence et nous ne saurions assez méditer le rôle nouveau qu’infailliblement nous allons être appelés à y jouer. Il nous faudrait beaucoup d’instrumens capables et j’en vois bien peu. N’importe, il faut tâcher