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Dont mes yeux ont aimé la douce inclinaison…
Une vague enfantine à mes pieds se déplie,
Baise les blonds galets arrondis et se meurt

Avec un faible bruit qui berce ma paresse…
La brise a des relens de mimosas en fleur :
On dirait une tiède et divine caresse…




Ce n’est plus la mer bleue et calme, c’est la mer
Qu’une vague incessante et sauvage harcèle
Et qui vient se briser sur le rivage amer ;

C’est la mer que les vents aigus battent de l’aile,
La mer aux flancs profonds, la mer aux râles fous !…
C’est la mer des reflets, des prismes, des nuances,

Des teintes ; c’est la mer glauque dont les remous
Là-bas, vers l’horizon, inclinent et balancent
Les blanches voiles des pêcheurs… Or, dans les cieux

Les nuages aussi sont des voiles qui penchent,
Cependant que le flot mouvant et périlleux
Semble un rêve difforme où rit l’écume blanche…



PAYSAGES

Un étang. Lentement tombe le crépuscule,
Et la lande s’éploie, et la bruyère ondule
Dans la brise qui court… Quelques maigres pins gris
De-ci, de-là groupés ; un bruit d’ailes ; les cris
D’un merle, puis un vague appel dans la campagne…
C’est tout. La grande paix que le soir accompagne
Laisse encor dans les plis de son voile embrumé
Traîner une lueur tardive… Inanimé