Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 3.djvu/699

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Toi qu’attire le soir, que chasse l’aube rose ;
Toi qui nous dis des mots tendres et violens ;
Toi qui troubles notre âme et qui brûles nos flancs,
Et qui sucre de miel ta lèvre à demi close ;

Toi qui nous grises mieux que ne grise le vin,
Toi, l’infaillible archer, le messager divin
Que la vierge reçoit, parée et résolue ;

Toi qui dors sur des seins jeunes, dans des bras frais,
Toi pour qui l’on se meurt d’espoirs ou de regrets,
Oui, toi, toi qui t’en ris, Amour, je te salue !



L’AMOUR COMME UN DOUX VISITEUR…

L’amour, comme un doux visiteur
Qui s’insinue et qui se glisse,
L’amour, comme un doux visiteur
Entre parfois dans notre cœur
Pour sa joie… et pour son supplice.

Il semble timide et discret,
Il met aux mots une sourdine…
Il semble timide et discret,
Mais il tend d’invisibles rets
De sa main sûre, adroite et fine ;

Il parle… Sa voix, tour à tour,
Caresse, pleure, rit et chante ;
Il parle… Sa voix, tour à tour
Voix de cristal, voix de velours,
Est impérieuse et touchante.

D’abord chaste et quasi lointain,
Il a de séduisantes grâces ;
D’abord chaste et quasi lointain,