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Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 4.djvu/901

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POÉSIES

LE VIEUX LOGIS



ARRIVÉE


Dans le précoce deuil d’un brouillard triste et gris,
Nous avons, hier soir, quitté le grand Paris,
Et les yeux réjouis, le cœur battant d’avance,
Nous t’avons retrouvée enfin, claire Provence !

C’est la fin d’un beau jour de l’arrière-saison,
D’un tiède et calme jour d’octobre.
À l’horizon Le soleil, déjà bas, d’un rayon qui s’égare,
Dore les alentours de la petite gare…
Les chevaux dans la cour agitent leur grelot :
Montons dans la voiture et partons au grand trot.
Oh ! quand le matin même on a quitté la ville,
Que la plaine tranquille est encor plus tranquille
Et plus silencieux le silence, et plus pur
Le profil d’un coteau s’al Ion géant sur l’azur !
Oh ! les sensations toujours renouvelées
Des routes que nos pas ont si souvent foulées ;
Des lieux que l’on revoit tels qu’on les a laissés,
Alors que l’on partit voilà huit mois passés…
Oh ! le retour aux champs, dans la bonne nature !
Mais soudain les chevaux activent leur allure…