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part on ne trouve qu’on en a trop, ni même qu’on en a assez.

« C’est, avec des motifs nouveaux, la résurrection de l’ancienne théorie mercantile. Si les mines des deux mondes continuent à livrer aux hommes plus de 2 milliards d’or par an, la thésaurisation dans les pays riches prendra des proportions extraordinaires, et il est à présumer que le relèvement général des prix s’ensuivra. Nous ne songeons pas à aborder ici l’étude de ce grave problème, mais nous le recommandons comme cligne de toute leur sollicitude aux hommes d’affaires et aux hommes de science. »

M. de Foville accepte donc, — comme nous, — l’hypothèse d’une influence exercée sur les prix par l’abondance du métal jaune.

On a répondu que cette action, si elle était réelle, devrait entraîner comme conséquence une hausse égale de tous les prix. C’est une erreur. Les prix subissent d’autres influences et, par suite, les variations qu’ils accusent répondent à l’action d’un nombre indéfini de circonstances, de faits économiques ou sociaux, dont il ne faut pas nier la puissance. Pendant toutes les périodes historiques de hausse ou de baisse, la courbe des fluctuations de cours varie avec chaque produit, de même qu’elle change avec chaque région ou chaque pays. Le sens général du mouvement est seul identique, et paraît révéler l’influence persistante d’une même série de causes.


LES REMÈDES

Les hommes d’affaires que la hausse a pu troubler, les hommes politiques qu’elle inquiète, et les consommateurs qu’elle irrite, nous demanderont immédiatement : « Quelle solution proposez-vous ? Les dissertations peuvent être intéressantes, mais elles sont stériles si elles n’apportent pas, avec des conclusions précises, des remèdes efficaces. »

Tous nos efforts ont eu malheureusement pour objet de démontrer l’impuissance presque complète des hommes en présence d’un phénomène général tel que la hausse des produits agricoles. Nul pouvoir humain n’a été capable, dans le passé, d’enrayer ce mouvement ascensionnel et à plus forte raison de le suspendre. Nul effort n’a pu substituer la hausse ou la fixité