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régulariser les prix, d’en limiter la hausse, et de lutter efficacement contre la cherté par l’abondance.

Il est bon de citer les aveux de ceux qui avaient eu recours inutilement à la violence. Voici la proclamation de la Convention :


SUPPRESSION DU MAXIMUM
Proclamation de la Convention (Nivôse an III)

Français ! la Raison, l’Égalité, l’Intérêt de la République réprouvaient depuis longtemps la loi du maximum. La Convention Nationale la révoque, et plus les motifs qui ont dicté ce décret salutaire seront connus, plus elle aura de droits à votre confiance.

En prenant cette mesure, elle ne se méprend point sur les circonstances difficiles dont elle est environnée ; elle prévoit que la mauvaise foi s’efforcera de persuader à la crédulité que tous les maux causés par le maximum lui-même sont l’effet de sa suppression. Mais vos fidèles représentans ont oublié ces dangers et n’ont vu que l’intérêt public.

Les esprits les moins éclairés savent aujourd’hui que la loi du maximum anéantissait, de jour en jour, le Commerce et l’Agriculture.

Plus cette loi était sévère, plus elle devenait impraticable. C’est cette loi, devenue si désastreuse, qui a conduit à l’épuisement.

Des considérations qui n’existent plus l’ont peut-être justifiée a sa naissance, mais une disette absolue en eût été la suite nécessaire si la Convention, en la rapportant, n’eût brisé la chaîne de l’Industrie.

C’est à l’Industrie dégagée d’entraves, c’est au commerce régénéré à multiplier les richesses et nos moyens d’échange.

Les approvisionnemens de la République sont confiés à la Concurrence et à la Liberté sur les bases du Commerce et de l’Agriculture.


Cette conclusion est précisément la nôtre. La liberté économique n’est pas seulement le régime qui comporte pour le législateur les moindres responsabilités : Elle seule respecte tous les droits et sert tous les intérêts.


D. ZOLLA.