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prête également son concours au ministère de la Guerre pour l’instruction des officiers aviateurs ou observateurs en mettant ses ressources à la disposition de l’Inspection permanente pour leur faire exécuter des voyages aériens.

De son côté, la Chambre syndicale des industries aéronautiques se prête » à des recherches techniques, destinées à améliorer la construction des aéroplanes. Des rapports de bon voisinage s’établissent entre les aérodromes civils et militaires ; les différentes écoles d’aviation se prêtent un secours réciproque.

Une troisième société, la Ligue nationale aérienne, favorise d’une autre manière l’œuvre de l’Inspection d’Aéronautique militaire. Elle a fondé dans son sein un comité militaire, présidé par le général de Lacroix, ancien généralissime, et comprenant parmi ses membres de hautes personnalités comme le général Langlois, l’amiral de Cuverville, les généraux Vieillard, Bonnal, de Torcy, le sénateur Reymond, l’amiral Humann, etc., qui, en compagnie de techniciens, se réunissent pour discuter toutes les questions intéressant l’application de l’aéronautique aux besoins de l’armée et formuler des conclusions sous forme de vœux qui sont transmis au ministre de la Guerre. Cette intervention d’une société purement privée n’est pas vue d’un mauvais œil ; à plusieurs reprises, l’administration de la Guerre s’est inspirée des desiderata du comité militaire de la Ligue aérienne, et a semblé satisfaite d’être appuyée par l’autorité morale d’un comité dont la compétence et le patriotisme sont indiscutables.

Cette collaboration de toutes les bonnes volontés pour le bien commun ne peut qu’être féconde en résultats ; néanmoins, tous ces efforts seraient insuffisans si les moyens matériels faisaient défaut. Il serait exagéré de prétendre qu’il en est ainsi ; toutefois, on ne peut qu’être frappé de la modicité relative des crédits prévus en 1912 pour l’aviation. Ces crédits s’élèvent à sept millions six cent mille francs ; cela semble au premier abord un chiffre respectable, mais il convient de le rapprocher des chiffres des budgets précédens.

Toujours d’après M. Clémentel, en 1909 l’aviation ne figurait au budget que pour mémoire ; à la fin de l’année, elle reçut un crédit spécial de deux cent quarante mille francs. En 1910, ce budget fut élevé à deux millions. En 1911, le chiffre atteint fut de cinq millions cent vingt mille francs. Pour suivre