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REVUES ÉTRANGÈRES

A PROPOS DU CENTENAIRE
DU POÈTE POLONAIS SIGISMOND KRASINSKI[1]

L’un des trois grands poètes romantiques de la Pologne, Sigismond Krasinski, est né, — à Paris, — le 19 février 1812. C’est donc le centenaire de sa naissance que ses compatriotes sont en train de célébrer depuis plusieurs mois ; et je n’ignore pas que, dans les autres pays plus encore que chez nous, ces anniversaires solennels provoquent toujours un enthousiasme bruyant et superficiel qui ne peut pas nous renseigner bien exactement sur la vraie survivance de l’œuvre, ni même de la gloire, d’un personnage considérable. Mais, avec tout cela, nous n’avons pas trop de peine à deviner, d’après la teneur et l’accent des éloges que nous voyons s’épancher abondamment dans ces occasions, si le personnage dont on fête l’anniversaire a gardé ou non une place vivante au fond du cœur de ses compatriotes ; et à coup sûr je ne me souviens pas, pour ma part, d’avoir encore assisté à une commémoration plus cordiale, plus évidemment jaillie de l’âme entière d’un peuple, que celle qui se produit à présent dans toutes les régions de l’ancienne Pologne, à propos du centenaire de la naissance du poète de la Comédie non divine et d’Iridion.

  1. Une longue et importante analyse de l’œuvre poétique de Krasinski, qui n’était encore connu que sous le nom de « Poêle anonyme de la Pologne, » a été publiée par Julian Klaczko dans la Revue du 1er janvier 1862. Plus récemment, à propos de l’exhumation d’une correspondance de Krasinski, M. Louis Léger nous a également offert une belle esquisse de la figure et de l’œuvre du poète polonais. (Voyez la Revue du 1er mai 1903.)