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sont entrés en vigueur cette année même ; l’expérience montrera s’ils ont été bien ou mal inspirés. Le but poursuivi, en les modifiant, était de compléter autant que possible, l’instruction générale des élèves avant l’entrée à l’École, pour que l’enseignement maritime disposât de tout le temps nécessaire à son efficace exposition.

Cette idée était, dans les conditions admises, d’une justesse indiscutable, son application était délicate pour le Conseil de perfectionnement des Ecoles de la Marine. Une commission, quelle qu’elle soit, tend naturellement à surcharger les programmes en voulant faire la part des idées particulières de chacun de ses membres.

Certes, cette surcharge s’explique, ou s’excuse : les matières critiquées sont toutes utiles, mais le sont-elles au point d’être maintenues dans toute leur importance ? le sont-elles au point d’être préférées à d’autres qui leur ont été sacrifiées ? Quelle est la part des lettres ? quelle est celle des sciences dans la formation de l’esprit, du jugement des jeunes gens ? Problème ardu qui ne se pose pas seulement ici et dont les solutions multiples font l’objet d’ardentes discussions.

Un ancien inspecteur général des Mines, directeur de l’Ecole des Mines, disait un jour que les mathématiques n’étaient point une chose absolue, mais une chose relative à l’usage qu’on veut en faire ; il ajoutait que la formation mathématique ne devait pas être la même pour les ingénieurs des Mines et ceux des Ponts.

Ne peut-on, a fortiori, réclamer pour les marins une formation spéciale ? Une limitation judicieuse de leurs études ne doit-elle pas être d’autant mieux acceptée qu’ils se présentent plus jeunes à leurs examens ?

Ces idées, peut-être inspirées par une sorte de particularisme maritime, ont été combattues par l’Université dont le particularisme parallèle réclamait le rapprochement des programmes de toutes les grandes Ecoles de l’Etat afin d’unifier l’enseignement dans les Lycées. Des deux particularismes, le dernier eut le dessus et le programme de l’École Navale fut, sinon calqué sur celui de l’École Polytechnique, du moins tracé à son image.

Le temps passe et les centres de préparation à l’École Navale ne modifient en rien leurs habitudes ; les cours spéciaux de