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flottantes, les ateliers, les instrumens, les appareils de toutes espèces utiles pour donner aux applications techniques toute l’ampleur et toutes les facilites désirables.

Il en résultera des dépenses de premier établissement, d’entretien, de renouvellement, d’amélioration ; ce sont des dépenses nécessaires, indispensables ; l’heureuse évolution de l’École dépend en grande partie de leur franche acceptation. Bien dépenser, n’est pas dépenser peu, c’est dépenser avec à-propos.

Dans les conditions nouvelles de l’instruction, les exposés théoriques seraient constamment accompagnés d’applications, de leçons de choses. Les descriptions de matériel seraient réduites au minimum ; il y a mieux à faire pour employer le temps des élèves et il leur importe peu que le matériel ait telle ou telle forme, telle ou telle particularité, c’est une éducation de principes qu’ils reçoivent. Plus tard, quand ils seront officiers, ils connaîtront vite leur matériel, sans avoir besoin d’interroger leurs souvenirs d’école. La chose capitale est que leur esprit, leur jugement soient solidement formés, qu’ils aient acquis et assimilé effectivement les connaissances essentielles dans chacune des sciences appliquées à la Marine.

Ainsi serait précisée et limitée la part de l’Ecole à terre ; former les esprits, les cultiver et les préparer à recevoir l’enseignement complémentaire de l’Ecole navigante.

Sans enlever en effet aux aspirans la joie de leur premier galon, sans rien changer à leur situation, l’Ecole navigante perdrait son caractère quelque peu vague pour devenir franchement une troisième année d’étude dans l’École Navale. Sa tâche serait nettement ordonnée et on pourrait espérer y voir commencer la tradition indispensable aux Écoles et qui n’y a jamais existé. La Jeanne-d’Arc serait une École qui flotte et qui a un double objet : accoutumer à la mer, et, — ceci est nouveau, — transporter les études, pendant un certain temps, dans un milieu favorable : celui des Écoles de spécialités de la marine. La campagne d’instruction serait dès lors divisée en deux périodes distinctes : la première, laborieuse continuation de l’enseignement de l’École à terre, se passerait aux îles d’Hyères, dans cette magnifique rade d’exercices ; elle durerait quatre mois. L’enseignement de l’École à terre en artillerie, en torpilles, en applications militaires, aurait été conduit de telle sorte qu’il eût été utilement complété là, en employant