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continuons à maintenir avec nos amis de l’autre côté du Pas de Calais.

Il y a d’autres facteurs nouveaux, tels que les nouveaux modes de combats naval et militaire et la question des approvisionnemens.


Il concluait en disant qu’un nouvel examen de la question serait fait, qu’il était même déjà commencé, et que le gouvernement l’étudierait avec un esprit impartial, donnant toute l’attention voulue aux remarques faites et aux considérations soumises par la députation.


Après avoir dormi pendant de longues années, la question du tunnel sous-marin entre la France et l’Angleterre semble donc se réveiller et peut-être les lecteurs de la Revue trouveront-ils quelque intérêt à connaître l’historique sommaire du projet au point de vue diplomatique et administratif, à être renseignés sur le côté technique de l’entreprise, enfin à mesurer l’importance des résultats qu’en apporterait la réalisation au point de vue économique et commercial et même au point de vue politique et militaire[1].


EXPOSÉ HISTORIQUE

Les premières études sérieuses faites pour rétablir artificiellement, à l’aide d’un tunnel, la réunion par terre ferme qui, suivant l’expression de M. Stanislas Meunier, ne serait que la reproduction d’un état de choses antérieur, datent du milieu du XIXe siècle et furent présentées par l’ingénieur Thomé de Gamond qui, le premier, lui donna les allures d’une conception scientifique. Il soumit un premier projet en 1856 à Napoléon III en même temps qu’au prince Albert et à la reine d’Angleterre. En 1869, un comité franco-anglais fut constitué en vue de travailler de chaque côté du détroit à la constitution des sociétés définitives et d’obtenir la concession de la ligne.

En 1870, au mois d’avril, commence la phase diplomatique du projet. A l’instigation du Comité franco-anglais, l’ambassadeur de France demande au gouvernement anglais s’il est disposé à admettre le principe de l’entreprise et à régler par une convention diplomatique les conditions auxquelles la

  1. Voyez, dans la Revue du 15 août 1892, la Traversée de la Manche, par M. J. Fleury et, dans la livraison du 1er juin 1904, la Traversée du Pas de Calais, par M. Charles Lenthéric