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venues d’eau qui pourraient survenir. Le nombre des rameaux variera d’ailleurs selon la vitesse de creusement du tunnel ; on aura besoin d’un nombre d’autant moins grand de ces rameaux que la vitesse d’avancement de la galerie d’écoulement sera plus grande ; mais, quel qu’en soit le nombre, on comprend facilement que, grâce à eux et grâce à la galerie d’écoulement, on pourra non seulement tracer le tunnel avec sûreté, mais évacuer rapidement et facilement les déblais qui proviendront de son creusement.

On installera, dans les rameaux comme dans la galerie d’écoulement elle-même, un petit chemin de fer électrique à double voie, à voies de 60 centimètres de largeur, qui prendra les déblais dans le tunnel lui-même, les conduira par les rameaux et par la galerie d’écoulement au fond du puits d’où ils seront ramenés à la surface, à l’aide de machines élévatoires.

Ce ne sera d’ailleurs pas une petite affaire que l’organisation de ces transports, car on n’aura pas à évacuer moins de 4 000 tonnes de déblais par jour, représentant une centaine de trains quotidiens dans chaque sens et un transport de 1 200 voyageurs au minimum, correspondant aux voyages du personnel se rendant aux divers fronts de taille et en revenant. Transporter 4 000 tonnes de déblais et 1 200 voyageurs par jour, à la distance moyenne de transport de 10 kilomètres, représente un trafic que bien des lignes de chemin de fer, même d’intérêt général, envieraient à ce petit chemin de fer souterrain.

Cela n’excédera pas la limite de sa capacité, mais il y aura certainement là, comme dans les mouvemens verticaux de ces déblais et de ce personnel dans le puits d’origine, un problème d’exploitation intensive qui sera très intéressant à résoudre.

On peut espérer, grâce aux progrès industriels réalisés depuis vingt ans, grâce à la méthode que je viens de décrire, grâce aux progrès qu’on ne manquera pas de réaliser dans la machine perforatrice, grâce à l’utilisation de la traction électrique, grâce aux pompes rotatives à grande vitesse actionnées électriquement, grâce aux progrès de détail, tels que l’emploi du téléphone et de la lumière électrique ; on peut espérer, dis-je, que l’exécution de la galerie d’écoulement et du tunnel ne nécessitera pas plus de quatre à cinq ans après l’achèvement des travaux auxiliaires et préparatoires, dont les principaux seront