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la capitale d’une part et, d’autre part, pour agir contre nos principales communications avec le Sud-Est.

L’armée C a la mission de s’opposer à ces diverses actions possibles de l’ennemi, en opérant sur la rive gauche de la Garonne. Les opérations sur la rive droite restent attribuées au gros de nos forces, dont la colonne extrême de l’Ouest aura vraisemblablement son arrière-garde le 11 septembre à Tournon, elle 14 aux abords de Montauban.

La liaison de l’armée C avec le gros de notre parti sera assurée, sur la Garonne même, à la diligence des troupes opérant sur la rive droite.

L’armée C entrera en opérations dès demain H septembre, à six heures.


Tel qu’il est exposé ci-dessus, le thème général des manœuvres paraît fort simple et d’une parfaite clarté. Il laisse une large part d’initiative aux deux chefs de partis. Toutefois, selon une observation très juste du correspondant du Journal des Débats, M. le commandant de Thomasson, la distance entre Toulouse et l’Arrats est de 60 à 70 kilomètres, ce qui impliquait l’impossibilité d’une rencontre sérieuse avant le troisième jour. Or, aux manœuvres d’armée, il est habituel qu’un jour de repos sépare deux périodes d’activité de trois jours chacune. La bataille du troisième jour courait donc le risque d’être écourtée.

En revanche, il est évident que le rôle de la cavalerie d’armée ne peut acquérir une certaine ampleur que si la distance initiale est suffisante entre les deux partis. Cet avantage est assez grand pour justifier le procédé adopté aux manœuvres de 1913. Peut-être eût-il mieux valu néanmoins prolonger d’un jour la première période, afin de donner à la bataille du 13 son entier développement.


Le 11 septembre, les deux armées opéraient simultanément leur mouvement offensif, en prenant toutefois des disposition ? qui différaient sensiblement. L’armée du Sud avait passé la nuit du 10 au 11 sur la rive droite de la Garonne, à hauteur de Toulouse. Elle marchait le 11 sur quatre colonnes de division, dans la direction générale du Nord-Ouest.

La 31e division allait par Blagnac, la 32e par Plaisance-du-Touch, la 33e par Saint-Lys et la 34e par Rieumes. La 6e division de cavalerie avait mission de couvrir le flanc gauche, tout en cherchant à gagner le flanc droit de l’armée du Nord. A cet effet, elle marchait sur Auch par l’Isle-Jourdain et Aubiet.

Quant aux troupes du général Pau, elles avaient passé la nuit