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séparés par un intervalle de 10 kilomètres environ, et à peu près perpendiculaires l’un à l’autre, le 16e corps face à l’Ouest et le 17e au Nord. Quant à l’armée bleue, quatre de ses divisions formaient une ligne courbe face au 16e corps et à une fraction du 17e. La cinquième s’était repliée vers le Nord, sans être en liaison bien assurée avec le gros de l’armée.

Il eût été très intéressant de reprendre la manœuvre dès le matin du 14, après avoir fait trancher par les arbitres les questions litigieuses. Malheureusement, des considérations tenant sans doute au désir de ménager les troupes intervinrent, en sorte que la bataille du 13 se termina le soir même, sans qu’aucune décision eût apparu nettement.

En résumé, la bataille du 13 septembre fut indécise, malgré la disproportion des forces, parce qu’aucun des deux commandans de parti ne put réaliser son idée de manœuvre. Elle fut simplement indiquée, faute de temps.

L’exécution montra dans la troupe ses qualités habituelles d’endurance et d’entrain. L’infanterie des corps d’armée du Midi a des aptitudes manœuvrières très marquées, de par sa vivacité d’esprit, sa résistance aux fatigues et à la chaleur. Mais elle est d’un commandement délicat, ainsi qu’on a pu s’en rendre compte. Nous reviendrons sur ce point.

Quant à l’instruction en vue du combat, elle a révélé certaines lacunes. Des assauts donnés prématurément, en formations trop denses, des liaisons mal assurées, des mesures indispensables de sécurité omises ou insuffisantes montrent que tous nos corps d’armée ne possèdent pas la préparation, si remarquable, de ceux de l’Est. Le commandant de Thomasson a donc pu dire, sans exagération, à propos de la bataille du 13 septembre, que certains de ceux du Midi avaient besoin « d’être vigoureusement commandés et de travailler sérieusement. »


La presse avait annoncé que, contrairement aux traditions, la date du jour de repos n’était pas déterminée à l’avance, ce qui permettrait de prolonger la première période selon les nécessités de l’instruction. En réalité, rien ne fut, changé aux traditions, et la journée du 14 dut être consacrée au repos. Peut-être le violent orage qui marqua la fin de la manœuvre du 13 contribua-t-il à cette décision.