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Norte ont été assaillis de demandes des transporteurs, ici pour les charbons des Asturies, là pour les oranges de Valence ; chacune de ces Compagnies avait passé commande pour 4 500 vagons et en recevait cinquante par semaine. Les statistiques démontrent que, dans les trente dernières années, la circulation des voyageurs a triplé sur l’ancien réseau du Madrid-Saragosse, et doublé sur le réseau catalan, qui est plus récent ; le parcours moyen par voyageur a diminué, ce qui indique un usage de plus en plus populaire des déplacemens sur rails. Tout récemment, la Compagnie des Andalous, qui a pourtant traversé des passes difficiles, annonçait qu’elle rachetait la Compagnie anglaise Bobadilla-Algésiras, afin de mieux organiser un service transhispanique sur le Maroc.

Quant aux chemins de fer secondaires, le problème est complexe, en raison de la variété des conditions locales et de l’obligation à peu près irréductible de se contenter de réseaux isolés les uns des autres. La difficulté de réunir des capitaux, dans ces conditions, est extrême ; l’Italie s’en est aperçue comme l’Espagne, et de même, en France, les Conseils généraux qui ont encouragé des travaux de ce genre. Malgré plusieurs lois et règlemens explicatifs, il n’est pas sûr que l’Espagne ait encore trouvé la formule pratique. Des lois nouvelles, insérées dans la Gaceta du 31 décembre 1912, classent comme stratégiques ou complémentaires du réseau à voie large diverses lignes primitivement portées sur la liste des « secondaires ; » la différence n’est pas fondamentale, puisque la garantie gouvernementale à 5 pour 100 est acquise dans les deux cas ; mais les conseils d’administration des stratégiques doivent être entièrement composés d’Espagnols, d’où quelques difficultés pour le recrutement des capitaux. Dans la région cantabrique, des pourparlers sont engagés entre plusieurs Compagnies de « secondaires, » pour assurer un service combiné sans transbordement, depuis la frontière française jusque dans les Asturies d’abord et progressivement jusqu’au cœur de la Galice, à travers une des régions les plus attrayantes de l’Espagne. Il est probable que les provinces basques et la Catalogne seront les premières dotées d’un réseau local complet, auquel leurs mines et leurs industries promettent un fret rémunérateur.

Les Chambres de commerce espagnoles, dans la péninsule et à l’étranger, ont été reconstituées par la loi du 29 juin 1911 et