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SCÈNES DE LA PACIFICATION MAROCAINE

II[1]
UNE COLONNE DE PACIFICATION


Présentations. — Le départ ; incidens de route. — Combat de nuit. — Dialogues tactiques. — Dans l’attente des événemens. — Les amis de la première heure. — Problèmes politiques et guerriers. — A la recherche des silos. — Les effets de la pression morale. — Les premiers soumissionnaires. — Les mercantis et le problème économique. — Une grave décision. — Au cimetière. — Promesses d’avenir.


« Mon colonel, permettez-moi de vous présenter M. Pointis, un vieil ami, qui désire suivre en touriste les opérations de la colonne des Zaër, et qui n’ose vous le demander ? » Une appréhension se devinait dans le ton déférent d’Imbert, qui n’ignorait pas la répugnance instinctive de nombreux guerriers pour les civils dont ils redoutent, en campagne, la curiosité brouillonne et les jugemens prétentieux. Justement, son chef était de ceux-là. Il ne ressemblait pas aux habiles metteurs en scène qui ne se lancent jamais sur les pistes du « bled » sans vérifier avant leur départ l’accord et la puissance des trompettes de la Renommée. Son état-major, copieux, laborieux et modeste, n’était pas composé selon les règles de l’art local. Aucun météore militaire n’y présidait aux relations avec la Presse ; nul photographe adroit n’y réservait pour les grands Illustrés les clichés dénonciateurs des gestes triomphans et des actes glorieux ; nul publiciste ne s’y préparait à faire connaître au

  1. Voyez la Revue du 1er octobre.