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arriverons ainsi à faire la somme nécessaire pour une restauration. Vous ne dépenserez rien de plus que ce que vous avez voté et notre commune en sera plus riche ; elle gardera sa propriété en même temps que nous autres catholiques, nous aurons un lieu de culte. » Le conseil municipal refusa. Alors les catholiques proposèrent de prendre à leur charge toute la dépense. On voulut bien accepter. Ils eurent de la chance ! Car vous allez voir qu’il y a des conseils municipaux où leur sacrifice eût été bel et bien repoussé.

En effet, nous arrivons à une troisième catégorie de faits que nul homme de bon sens ne voudrait croire exacts si l’on n’était à même d’en apporter des preuves. Vous allez voir des conseils municipaux qui, non contens de se refuser à voter aucun argent pour les réparations les plus urgentes, vont jusqu’à interdire aux catholiques de faire à leurs frais ces travaux.

A Méricourt, dans le Pas-de-Calais, des réparations ont été reconnues nécessaires. Le curé a offert de les effectuer avec ses moyens. Le Conseil municipal a refusé et lui a défendu de toucher à l’église.

A Buxeuil, dans l’Aube, même cas : le curé offre de se charger des réparations ; il accepte les dures conditions proposées par le conseil ; il présente pour cautions les habitans les plus honorables et les plus solvables, mais le maire en fin de compte interdit toute réparation.

A Ville-sur-Arce (Aube), il n’y aurait presque rien à faire : une simple réparation à l’entrée de la nef. Le curé ne demande qu’à s’en charger. Mais le maire, qui a été poursuivi en dommages-intérêts pour avoir fait sonner les cloches à l’occasion d’un enterrement civil, croit trouver là une occasion de se venger. Il ordonne la fermeture d’une partie de l’église et il s’oppose aux réparations.

J’appelle avec confiance l’attention de la Chambre sur les cas de cette catégorie. Ils dénotent un esprit de tracasserie et de sectarisme qui ne peut être approuvé par aucun homme politique. (Applaudissemens à droite et au centre.)

Dans des cas pareils, me dira-t-on, pourquoi les catholiques ne se tournent-ils pas du côté de l’administration ? N’est-elle pas là pour nous départager, pour rétablir infatigablement le bon sens, la paix, dans les fourmilières locales ? Et puis elle a