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de prendre en haute et très sérieuse considération les églises de France. Que ne revenons-nous à ce fonds de secours ? On parle de la mauvaise volonté des catholiques ! Ce n’est pas soutenable. Elle est admirable partout, la bonne volonté des catholiques. Et les municipalités aussi, le plus souvent, aiment leurs églises. Je ne dénonce de sectarisme que chez une minorité. Mais sur nombre de points, il y a pauvreté. Beaucoup de communes sont trop misérables pour venir, comme elles le voudraient, au secours de ces hautes murailles coûteuses.

Je livre aux méditations de la majorité et du Gouvernement cette idée qu’avaient accueillie MM. Briand et Caillaux : la possibilité pour l’État d’intervenir en faveur des églises par un fonds de secours. (Applaudissemens au centre et à droite.)


MM. de Villebois-Mareuil, Denys Cochin, Alexandre Lefas m’avaient soutenu énergiquement de leur science et de leur talent. Nous fûmes d’accord, à la fin de la discussion, pour ne pas déposer d’ordre du jour. Le débat se termina sans aucune sanction parlementaire. Aussi bien n’y avais-je cherché qu’une action de propagande. Par-dessus la tête de mes collègues, c’est au pays que j’avais voulu m’adresser. Je savais l’impossibilité d’obtenir à cette heure aucun résultat législatif ; on ne peut pas convaincre sans longues préparations des hommes frémissans et des esprits sans liberté ; je ne fus donc ni surpris ni déçu. Mais, tout de même, quelle atmosphère irritée pour accomplir un travail de législateur et pour rechercher en commun la vérité ! Comment est-il possible que des hommes politiques discutent, durant des heures, la vie et la mort des églises sans vouloir aller au fond du problème, ni s’inquiéter un moment du besoin éternel des âmes ?


VI
L’ENFANT ACCORDÉ AVEC LES ÉTOILES

Au soir de cette séance, ayant corrigé les épreuves de mon discours à l’Officiel, je rentrais chez moi vers minuit, par un ciel admirable, quant au coin d’une rue, je tombai sur un petit rassemblement formé autour d’une femme et d’un agent de