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des élèves, par un animal dont la conduite, le mode d’élevage, la race, les qualités et l’usage ne leur aient été indiqués. Instru- mens, machines, outils, ont été maniés, réglés ou conduits par les élèves, puis comparés à des types différens, pour faciliter l’étude de la mécanique rurale...

Les critiques dirigées contre un pareil enseignement sont donc injustes ou excessives.

L’Institut national agronomique, placé à Paris, ne dispose pas, il est vrai, d’une ferme dont les opérations peuvent être observées chaque jour par les élèves. Il y a là une lacune à combler.

Les autres écoles supérieures de Rennes et de Montpellier, — on l’a dit avec raison, — ne possèdent pas une étendue de terres suffisante pour que l’étudiant vive de la vie rurale et l’observe sous tous ses aspects.

Il convient d’améliorer cette situation, et, pour cela, il suffirait de voter quelques crédits. En pareille matière, l’économie mal entendue devient une faute impardonnable.

Certes, nous ne l’ignorons pas, les élèves de l’Institut agronomique font de nombreuses excursions agricoles et visitent les champs d’expérience que l’établissement possède aux environs de Paris.

A Rennes et à Montpellier, le dévouement des maîtres et leur vigilance avertie corrigent de la même manière un défaut d’organisation générale.

Toutefois, répétons-le, une réforme s’impose. En la signalant, le rapporteur du projet de loi a fait œuvre utile.

Nous lui aurions su bien bon gré de défendre, à ce propos, l’enseignement supérieur contre les ignorans qui le dédaignent ou contre les hommes de routine qui le redoutent.

Ni l’ignorant, ni l’homme de routine ne comprennent ce que l’on enseigne dans une grande école d’agriculture. Ces établissemens sont précisément destinés à permettre aux élèves d’apprendre des vérités générales, c’est-à-dire : la raison, l’explication des pratiques culturales dans leurs rapports avec les climats, avec la nature du sol. sa composition et ses aptitudes productives ; la raison encore, et l’explication de toutes les pratiques relatives à l’élevage des animaux, à la composition ou au choix judicieux de leurs alimens, à l’utilisation de leur force ou de leurs produits, et à la transformation de ces produits ;