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dernier. D’après les probabilités, la surface ensemencée ayant dépassé de 2 et demi pour 100 celle de l’année précédente, le chiffre de la récolte des betteraves, au cours de la prochaine campagne, ne sera pas inférieur à celui de l’an dernier. La consommation indigène aura plutôt une tendance à diminuer. Il faudrait donc que l’exportation pût se faire : cela sera d’autant plus difficile que la majeure partie en était dirigée vers la Grande-Bretagne qui, en 1913, a importé 940 000 tonnes de sucre allemand.


VI

Le commerce extérieur de l’Allemagne s’est élevé, en 1913, à 21 milliards de marks (soit 1 milliard de plus qu’en 1912), dont 11 à l’importation et 10 à l’exportation. Le principal chapitre de l’importation est celui des « produits agricoles et forestiers, produits naturels du règne animal et du règne végétal, produits alimentaires, » qui atteint 7 milliards ; à l’exportation, les métaux, machines, produits électrotechniques et véhicules figurent pour 3 milliards. L’arrêt causé par la guerre va se traduire par un recul considérable de ces chiffres. Depuis le 1er août, l’Allemagne n’a rien exporté par ses ports. Peut-être l’a-t-elle fait dans une certaine mesure par Rotterdam, Gênes et Trieste ; mais il est peu probable que ces expéditions se soient élevées à un chiffre appréciable.

Le pays avec lequel les échanges sont le plus actifs est la Russie : un traité de commerce, expirant le 31 décembre 1917, liait notre alliée à l’Allemagne. Les importations russes en Allemagne, consistant surtout en produits agricoles et forestiers, se sont élevées en 1913 à 1 425 millions, tandis que les exportations allemandes en Russie, parmi lesquelles les machines et objets fabriqués tenaient le premier rang, ont atteint 680 millions de marks. Avant la guerre, les libre-échangistes allemands insistaient sur l’utilité qu’il y aurait pour leur pays à maintenir le traité de commerce, de façon à s’assurer à la fois les céréales dont il a besoin et un débouché industriel. Mais ni la Russie, ni même l’Autriche, dont les relations commerciales avec l’Allemagne sont importantes, ne paraissaient disposées au renouvellement pur et simple des traités en cours. L’une et l’autre songeaient à relever les droits d’entrée sur les objets fabriqués, à