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davantage. La consommation publique sera assurée, mais les prix seront contenus et limités par cette concurrence.


Quelle conclusion générale pouvons-nous tirer des faits déjà cités et des commentaires qui les concernent ? Cette conclusion est, en somme, assez rassurante. La principale de toutes les céréales, le blé, ne manquera pas plus à l’homme que l’avoiné ne manquera aux chevaux. Notre récolte de 1914 n’est pas mauvaise et les fluctuations des prix n’accusent nullement une hausse qui révélerait toutes les inquiétudes du monde commercial. Nos importations seront sans doute considérables, puisqu’elles doivent compenser les pertes subies dans les régions envahies, mais elles ne dépasseront pas le niveau atteint dans les années de mauvaises récoltes. Ces achats à l’extérieur seront faciles, et, en attendant, notre seule production intérieure suffira pendant neuf ou dix mois aux besoins de la consommation. A cet égard, nul péril ne nous menace. L’élévation modérée des cours est justifiée par une situation exceptionnelle, et elle favorise fort heureusement les intérêts du producteur rural.

On peut proposer la même conclusion en ce qui concerne les pommes de terre, plus utiles que jamais en présence des difficultés que présente notre approvisionnement en légumes secs provenant de Russie.

En revanche, la production du sucre concentrée dans les régions envahies sera considérablement réduite au moment même où l’Allemagne, l’Autriche et la Belgique cesseront presque complètement leurs envois. La hausse du sucre est donc certaine et se fait déjà sentir.

Quant au vin, il sera peu abondant dans les régions du Centre, de l’Est et de l’Ouest, mais le Midi disposera d’une récolte moyenne que réduira malheureusement le défaut de main-d’œuvre, si les viticulteurs méridionaux ne peuvent pas faire leur vendange en temps utile.


LA PRODUCTION ANIMALE EN 1914

En étudiant maintenant la production d’origine animale, nous sommes obligés de faire état des pertes considérables