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Les Compagnies n’ont pu assurer leur exploitation, ainsi que le service de leurs obligations, que grâce aux acomptes qui leur ont été payés sur leur garantie, à concurrence de 88 millions. Les intérêts de la Dette flottante se sont accrus de 35 millions.

D’autre part, les diverses administrations civiles ont pu réviser leur budget et ont, d’ores et déjà, renoncé à employer 70 millions de crédits, sans préjudice des annulations qui se produiront en lin d’exercice. Le budget de la guerre a été profondément remanié. La plupart de ses chapitres ont été clos pour faire place à une nomenclature nouvelle : les disponibilités s’élèvent de ce chef à 447 millions. Le compte spécial, ouvert en vertu de la loi du 15 juillet 1914, cessait d’avoir sa raison d’être : sur les 488 millions dont il avait été doté, 129 seulement ont été employés, 359 sont annulés. La marine, de son côté, évalue à 69 millions les économies qu’elle fera sur les prévisions de l’année. C’est un total de 950 millions de francs qui disparaissent en face des 6 500 millions de besoins nouveaux. Les comptes spéciaux des ministères de la Marine et de la Guerre, celui du Maroc, sont et demeurent clos. Toutes les dépenses de 1915 sont présentées dans un seul cadre : l’unité budgétaire est rétablie. Les crédits demandés dans ces conditions pour le premier semestre de l’année nouvelle s’élèvent à 8 825 millions. La loi du 26 décembre 1914 ouvre, en outre, aux ministres, au titre des budgets annexes rattachés pour ordre aux budgets respectifs de leurs départemens, des crédits provisoires pour l’exercice 1915, s’élevant à la somme totale de 473 millions et applicables au premier semestre de l’année. Les crédits seront répartis par ministères et par chapitres, au moyen d’un décret du Président de la République. Ces budgets annexes sont ceux des Monnaies et médailles, de l’Imprimerie nationale, de la Légion d’honneur, des poudres et salpêtres, de la Caisse des invalides de la Marine, de l’École des arts et manufactures, de la Caisse nationale d’épargne, du chemin de fer et port de la Réunion, du réseau de l’État.

Il n’a pas paru possible au ministre, dont il convient d’approuver la sagesse en la circonstance, de proposer des impôts nouveaux ou le relèvement des impôts existans. La rentrée de plusieurs de ceux-ci est difficile. Une partie importante du territoire est encore envahie et ne fournit aucune ressource. On ne saurait d’ailleurs envisager des taxes qui établiraient une