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d’où sort la houille et où s’est produit l’afflux de la population. Les deux tiers de la production houillère allemande (lignites exclus) viennent de la Westphalie (102 millions de tonnes en 1913) ; l’autre tiers, de la Silésie (environ 50 millions) et de la Sarre (13 millions). Les charbons de la Silésie et de la Sarre donnent peu de coke. Presque tout le coke consommé par la métallurgie provient donc de la Westphalie. Or, où s’est opéré le surpeuplement ? Beaucoup sans doute dans les anciennes villes déjà importantes qui continuent à exercer l’attraction de leur masse, à Berlin, Leipzig, Munich, Dresde, etc. mais, avant tout, dans ce bassin houiller westphalien, ou, à son voisinage, dans les villes industrielles et maritimes qui bénéficiaient directement du mouvement houiller. Bien nulle part de comparable à ces 1 500 kilomètres carrés de la Ruhr, où s’entassent déjà plus de onze millions d’âmes et où chaque année en amène près d’un demi-million. Dans cet étroit espace, il tient douze villes de plus de 100 000 habitans, qui sont, par ordre d’importance décroissante : Cologne, Dusseldorf, Essen, Dortmund, Duisburg, Elberfeld, Barmen, Gelsenkirchen, Aix-la-Chapelle, Crefeld, Mulheim, Hamborn. Et tout cela résulte de la houille dont la production a décuplé depuis 1870. C’est donc sur ce coin de la Westphalie qu’il convient de porter une attention particulière : d’abord, parce que son importance domine depuis longtemps tout le reste ; ensuite, parce que cette importance a, comme possibilités d’avenir, au moins doublé dans ces dernières années ; enfin, parce que la position géographique de la Westphalie, comme le caractère fiscal de nombreuses mines, en font un gage tout indiqué pour nos exigences futures.

J’ai déjà donné les chiffres de l’extraction houillère westphalienne. Les graphiques qui la représentent sont effrayans quand on les regarde en concurrent, suggestifs si l’on espère en prendre sa part. Tout s’y enchaîne. Aux 111 millions de tonnes de houille correspondent, en 1912, 22 millions de tonnes de coke, 550 000 tonnes de goudron, 244 000 tonnes de sulfate d’ammoniaque, 14 millions de tonnes de fonte.) Quatre sociétés ont un capital de plus de 200 millions de francs ; cinq sont comprises entre 100 et 200 millions de capital, et le bilan de ces entreprises fait ressortir des dividendes supérieurs en moyenne à 10 pour 100 des capitaux-actions engagés. La connexion des diverses entreprises a pour point de départ la